L'univers dont elle a rêvé
Chapitre Premier :
« Le bonheur n'est accordé qu'aux favoris des dieux »
Ce soir là, le sort décida de s'acharner sur la petite Mei.
Mei était une enfant de dix menant la vie la plus commune qui soit. Elle vivait dans une famille de paysans de père en fils et dans une maison de campagnes parmi les vaches, les ânes, les coqs, et autres bestiaux que l'on connaît fort bien. Elle n'était ni bonne, ni mauvaise lorsqu'il s'agissait d'école, mais comme tout ses autres camarades, aurait préféré rester chez elle plutôt qu'aller en cours.
Disons le de suite, la petite file était très timide et n'avait donc que bien peu d'amis, et sa passion contrastait avec celles des autres enfant de son age. Plus que tout, elle aimait lire.
Sur le bureau de sa petite chambre verte, il y avait, empilés, une bonne trentaine de romans, dont des trilogies de fantaisie qu'elle affectionnait particulièrement. Elle avait lu tout les Harry Potter, faisait la collection des Percy Jackson, et restait admiratrice de Tolkien, même après avoir relu ses romans nul-ne-sait-combien-de-fois. Et elle écrivait, elle aussi, ou tout du moins, elle essayait, car aux cotés des livres de ses étagères, se trouvaient plusieurs classeurs remplis de débuts d'histoire pour la plupart inachevés.
Mei rêvait de ces jolis contes que l'on lisait le soir, près de le douce chaleur de la cheminée, à sa petite sœur. Elle songeait à ces grands héros à la recherches d'aventures, de ceux, qui -oh- braves, pourraient affronter le grand dragon rouge.
Mei aurait voulu naître homme dans un de ces univers, mais -comme le lui répétait on, enfant, - la fleur ne choisi ni le lieu ni le climat de l'endroit ou elle fleuri, et la petite fille devrait se faire à son univers trop paisible, à sa nature de femme, et à son futur métier de paysanne.
La jeune Mei n'aimait pas les princesses, car pour la plupart, elle ne faisaient qu'attendre l'amour, enfermées dans leur château à chanter des chansons “nunuches”. Le rôle d'une femme était donc si bas ? Les femmes devaient elles faire vraiment attendre que l'homme accomplisse tout, avant de les faire sortir de leurs grandes tours où elles étaient enfermées ?
Et, si alors, venait un autre prince que le promis ? Que devrait alors répondre la fille ? « Non désolée, je suis fidèle à cet autre qui a promis de venir me chercher » ? Même si la liberté s'offrait enfin à elle ? Même si le prince, lui, ne lui était pas forcément fidèle ?
Mei soupira. Elle avait beaucoup trop rêvé de fantaisie ces derniers temps, si bien qu'elle commençait à y accorder plus d'importance qu'au monde réel. La fillette ne voulait pas devenir une paysanne, elle voulait devenir l'une de ces femmes libre, qui, fortes, parcourent le monde en quête de nouveautés.
Elle se retourna sous la couverture et bailla. Le débat qu'elle avait tenu avec elle même était à présent terminé, car Mei, étant à court d'idée, commençait à sombrer vers le sommeil.
« Une dernière chose, se dit elle, Pourquoi les dieux ont ils des favoris ? Si ce n'était pas le cas, alors tout le monde vivrait heureux et égaux… »
Comprenant, bien sûr, que sa petite personne n'allait pas lui répondre, la fillette ferma les yeux et se laissa partir dans les tendres bras des rêves.